dimanche 22 juin 2008

NATHALIE HENNEBERG UNE FEMME FACE AUX PREJUGES DE SON EPOQUE



Avant de quitter le Moyen Orient, elle avait déjà eu à faire face aux problèmes que suscite une personnalité bien en avance sur la société où elle vivait : sa famille, sa mère principalement qui redoutait son imagination fertile et qui ne la comprenait pas, les milieux de l'émigration russe et du journalisme qui bien que lui ouvrant des perspectives ne lui furent pas toujours favorables, puis lorsqu'elle rencontra en 1936, son époux, Charles HENNEBERG, le petit monde clos de la Légion étrangère qu'elle s'emploiera à décrire avec réalisme dans ses deux volumes publiés sous le pseudonyme de Dominique HENNEMONT (Trois Légionnaires et Le Sabre de l'Islam, parus au début et à la fin de 1952, chez André Martel). Parce qu'elle le désira, elle fut formée par des religieuses catholiques au grand dam de sa famille. Si elle mit sa famille en ébullition, elle se conduisit de même chez les religieuses qui la trouvaient précoce alors qu'elle ne l'était pas. Néanmoins elle y resta jusqu'au certificat d'études qu'elle obtint et qui devait lui permettre plus tard d'enseigner le français dans les écoles privées de Damas. On peut avoir une idée de son éducation en lisant An Premier Ere Spatiale (1959) un de ses plus beaux romans de SF qui fit les beaux jours de la revue Fiction et réédité sous le titre un peu inepte et plus attirant pour les amateurs, Le Mur de la Lumière (1972) choisi par le directeur de la collection Albin Michel. A bien des égards, ce roman comporte d'autres éléments autobiographiques qu'elle savait transposer et incorporer au bon moment dans l'intrigue complexe qu'elle concoctait. Certains sont afférants à sa vie en Syrie et au Liban, d'autres avec sa vie à Paris, lorsqu'elle vint s'y installer en 1946, après que la France se fut retirée de ces deux pays.




Pourquoi dire que Nathalie Henneberg ne fut pas reconnue aux USA ?

Dans les années 60, cinq ou six de ses nouvelles furent traduites dans la revue F and SF; d'autres furent reprises dans de célèbres anthologies et son roman Les Dieux verts paru chez Daw Books (1980) traduit par C.J. Cherryh. Ajoutons que tous ses romans furent traduits en italien et dans les pays de l'est et y compris en braille... Il faut vérifier avant de s'avancer ainsi. Il n'y a pas beaucoup d'écrivains français de SF actuels qui puissent avoir un palmarès semblable.


CHARLES MOREAU