mercredi 7 novembre 2012

AVATAR DE JAMES CAMERON


Avatar est un film qui stimule l'esprit et réconforte l'âme. Si l'on considère l'histoire de la Science-fiction en tant que littérature contemporaine, le sujet du film n'est pas neuf car il a été traité plusieurs fois par d'éminents écrivains tant américains que français. Le message ajouté par James Cameron et par ses scénaristes est d'une actualité brulante quand on sait comment les Etats-Unis ont renâclé ou renâclent encore lors des différents sommets pour protéger la planète. Il y a toute la distorsion qu'on peut souhaiter dans ce film entre les intellectuels philosophes et scientifiques américains et les vues défendues par les politiques de leur propre pays.
Pandora est une planète hostile (ô combien !) aux humains et son nom n'a pas, bien sûr, été choisi sans raison. Car la société hyper-technologique, et c'est la notre dans peu de temps, qui est montrée dans cette histoire, s'est lancée à l'assaut de ce monde terrifiant non par désir de le connaître ou d'entrer en contact avec lui pour l'expérience que cela pourrait apporter mais avec l'intention de le voler, même au prix d'une destruction complète.
L'Avatar choisi comme moyen par cette société pour parvenir à ses fins pose un problème : celui de l'utilisation de la science pour détruire ce qui est autre et donc différent auquel on attache aucune valeur. A partir du moment où l'on a choisi d'occuper un corps de clone étranger, c'est quand même qu'on est arrivé à un certain niveau scientifique où l'on devrait être capable de réfléchir et d'aboutir au respect de créatures différentes. L'autre naïveté du film, c'est de croire qu'un monde peut se rebeller en totalité contre des envahisseurs aussi coriaces et corrompus que sont les humains de cette histoire de l'avenir. Cela suppose une symbiose totale entre les habitants et créations de ce monde or par essence on le voit bien cette symbiose n'existe pas de prime abord. Il est vrai que l'élément étranger contre lequel la révolte totale est affirmée n'est pas complètement mauvais puiqu'il existe encore des humains raisonnables et sensibles dont on a sollicité la coopération pour s'infiltrer et trahir en vue d'obtenir un profit.
Cameron n'envisage pas cependant une révolte encore plus grande, celle de la planète de sa flore qui veut rester neutre et affirme sa volonté. On a donc deux sociétés complètement opposées, face à face, celle des envahisseurs et celle des autotochnes. Et l'on a peine à croire à la victoire exemplaire proposée comme conclusion tant les forces et les moyens en présence sont disproportionnées. La victoire de celui qui semble le plus faible semble donc difficile à accepter mais c'est le happy end traditionnel qui l'emporte sans qu'on sache si la société technologique des humains est complètement détruite après une défaite méritée.
James Cameron affirme de plus en plus ses idées dont des amorces avaient été données dans ses oeuvres antérieures comme Terminator 2 ou même comme Titanic. Plastiquement, son film est un chef-d'oeuvre, une réussite totale qui tient compte d'une somme de recherches incroyables qui vont jusqu'à l'assimilation réussie de l'univers des jeux électroniques. Avec lui, le cinéma et la science-fiction ont prouvé qu'ils existent bien face à un fantastique ancré et enfoncé irrémédiablement dans les terreurs et les erreurs du passé (voir les histoires sucrées de vampires très violentes que l'on nous sert de plus en plus souvent ces dernières annéess de destruction sociétale).
Il est bon d'avoir à défendre une telle réalisation mais James Cameron donnera-t-il encore le bon exemple aux autres cinéastes américains et aurons-nous d'autres chefs-d'oeuvre de ce genre? On aimerait bien, aussi, le voir s'attaquer à de grandes oeuvres produites par le courant littéraire de la SF de la seconde moitiée du XXe siècle.
Charles Moreau.

1 commentaire:

streaming a dit…

I didn't realize how much data storage is needed to film a movie like Avatar... 2 Petabytes is literally beyond comprehension. 1,024 gigabytes is 1 terabyte, and 1,024 terabytes is 1 petabyte.