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FRANCIS LACASSIN ET LE CLUB DES BANDES DESSINEES
J’ai rencontré pour la première fois FRANCIS LACASSIN, le 7 juillet 1963, à l’assemblée générale du CLUB DES BANDES DESSINEES, au Café-théâtre de la Vieille Grille, près de la grande mosquée de PARIS, alors que je faisais mon service militaire à Fontainebleau. Le Club venait d’être fondé en mars 1962, sous l’impulsion de F. LACASSIN et par un groupe d’amateurs bénévoles, à la suite d’une série d’articles et de lettres parues dans la revue FICTION (n° 92-93-94, juil.-sept. 1961) dont j’étais un lecteur assidu et d’un référendum que cette revue lança dans son numéro 98 de janvier 1962. Par la suite, les éditions OPTA qui publiaient FICTION soutinrent les activités du Club par des articles jusque dans la revue MYSTERE MAGAZINE (n°178, nov. 1962 et 216, jan. 1966). FRANCIS LACASSIN et ses amis furent ainsi à l’origine d’un important mouvement culturel qui annonçait mai 1968 et sa formidable entreprise de libération, mouvement qui se répercuta en Italie, en Espagne, en Belgique et en Suisse. On peut considérer qu’il favorisa l’essor de la Bande dessinée en Europe et fut une profonde réaction contre la Censure d’une société bloquée qui avait beaucoup trop frappé dans les années cinquante. Le Club s’était doté d’un organe, le GIFF-WIFF qui eut plus d’une bonne vingtaine de numéros, ainsi que d’excellentes rééditions (Flash Gordon, Brick Bradford, Popeye, etc…) dont l’impact fut considérable. Sans le mouvement dont FICTION fut à l’origine avec la nostalgie des lecteurs de BD d’avant et d’après guerre et sans la volonté tenace de F. LACASSIN et de quelques autres, nul ne doute que la Bande dessinée ne serait pas ce qu’elle est devenue à l’heure actuelle car une foule de projets se développèrent autour de cet événement.
Je revis Francis LACASSIN dans une librairie de BORDIGHERA, en février 1965, au premier congrès international de la bande dessinée. J’avais acheté le dernier numéro de GORDON (Flash) édité par les Fratelli SPADA, dont le travail d’avant-garde avait profité à la France, puisqu’à cette époque les Editions des Remparts (Lyon) publiaient les fascicules de MANDRAKE le Magicien et du FANTOME du Bengale, numéro que je lui cédais volontiers sachant alors que j’allais recevoir cette réédition en Italien, chez moi, grâce au directeur de ces deux publications, M. BUFFIERES, qui avait eu la gentillesse de m’emmener avec lui en voiture et pour qui j’avais rédigé un article sur BRICK BRADFORD.
FRANCIS LACASSIN est décédé dans la nuit du 13 août : il laisse une œuvre considérable et attachante qui a formé bien des esprits favorables à la bande dessinée et à la littérature populaire. Il n’a eu de répit que l’on ne connaisse tout ce qu’il connaissait et rien ne l’a limité car il remettait constamment son œuvre à l’ouvrage pour aboutir à la perfection : je n’en veux pour preuve que son travail sur TARZAN dont aucune édition n’était semblable à la précédente. Ainsi, il nous fit découvrir les mille et un Tarzan de la BD et du cinéma, les cent réincarnations de Celle-qui-doit être obéie, et les « 597 » bouquins de ce visionnaire de Marcel ALLAIN qui disait que l’avenir du roman populaire passait par la bande dessinée et le feuilleton télévisé... Ses MEMOIRES (Sur les Chemins qui marchent, 2006) qui se lisent comme un roman policier sont parues aux Editions du Rocher et nous montrent son extraordinaire cheminement, ses recherches et ses luttes auprès des éditeurs pour faire connaître ce qu’il avait découvert. Au moment de sa mort, il préparait un second volume de ses MEMOIRES.
CHARLES MOREAU
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